Publié le 10 mai 2024

Le leadership du Québec en intelligence artificielle n’est pas un phénomène spontané, mais le résultat d’une stratégie délibérée qui connecte recherche de pointe, investissements massifs et intégration concrète dans la société.

  • L’écosystème montréalais, avec Mila comme épicentre, forme un tissu unique entre universités, startups et géants de la tech.
  • Loin de simplement « voler des emplois », l’IA transforme les métiers, augmente la productivité et crée de nouvelles fonctions spécialisées.

Recommandation : Comprendre cette dynamique est essentiel pour tout professionnel ou citoyen souhaitant anticiper les changements à venir et saisir les opportunités de cette révolution technologique.

Quand on parle d’intelligence artificielle, des noms comme la Silicon Valley ou Shenzhen viennent immédiatement à l’esprit. Pourtant, depuis plusieurs années, Montréal s’est imposée comme une capitale mondiale de l’IA, attirant talents, capitaux et géants de la technologie. Beaucoup connaissent le nom de Yoshua Bengio, co-récipiendaire du prix Turing, et l’institut de recherche Mila. Mais cette reconnaissance n’est que la partie visible d’un iceberg beaucoup plus complexe et fascinant. Le succès québécois n’est pas un simple coup de chance ; il repose sur une vision stratégique et un écosystème interconnecté unique au monde.

La plupart des discussions s’arrêtent aux grands titres : les investissements records, les percées scientifiques, la peur de la suppression d’emplois. Mais si la véritable clé pour comprendre le phénomène n’était pas de constater le succès, mais de décortiquer sa mécanique ? Comment la recherche fondamentale se transforme-t-elle en startups viables ? Quel est l’impact réel et mesurable sur le marché du travail québécois, au-delà des fantasmes ? Et surtout, comment cette technologie, souvent perçue comme abstraite, s’infiltre-t-elle déjà dans le quotidien de chaque citoyen, de ses courses à l’épicerie à ses interactions avec les services publics ?

Cet article propose une analyse de fond pour dépasser le « buzz ». Nous allons explorer les rouages de l’écosystème québécois de l’IA, identifier ses acteurs clés, analyser les opportunités de financement, évaluer les transformations concrètes sur l’emploi et dans nos vies, sans occulter les défis éthiques et réglementaires que cette révolution soulève. L’objectif est de vous fournir une grille de lecture claire pour devenir un observateur averti de la transformation numérique qui redéfinit le Québec.

Pour ceux qui préfèrent une approche plus conceptuelle, la vidéo suivante offre une perspective inspirante sur la capacité à analyser des systèmes complexes, une compétence essentielle pour comprendre les dynamiques de l’IA.

Pour naviguer à travers cette analyse complète de l’intelligence artificielle au Québec, ce sommaire vous guidera à travers les différentes facettes de cet écosystème en pleine effervescence. Chaque section a été conçue pour bâtir une compréhension progressive, des fondations académiques aux applications les plus concrètes.

Mila, Google, startups : qui sont les vrais acteurs de l’IA à Montréal ?

Le statut de Montréal comme pôle mondial de l’IA ne repose pas sur un seul pilier, mais sur un écosystème interconnecté et dynamique. Au cœur de cette galaxie se trouve Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle. Fondé par le professeur Yoshua Bengio, il n’est pas seulement un centre de recherche. Avec plus de 900 chercheurs et doctorants, il représente la plus forte concentration académique mondiale en apprentissage profond. Ce vivier de talents exceptionnels est le véritable moteur de l’innovation, attirant à la fois les géants de la tech et les investisseurs.

Autour de cet épicentre académique gravitent plusieurs types d’acteurs. D’une part, les laboratoires de recherche des multinationales comme Google (via Google Brain), Microsoft Research, Meta AI Research et Samsung, qui se sont installés à Montréal précisément pour être au plus près de cette source de talents et de connaissances. Ils collaborent avec les universités tout en développant leurs propres technologies de rupture. D’autre part, un tissu vibrant de startups et de PME québécoises qui appliquent l’IA à des secteurs variés. Des entreprises comme Coveo (recherche intelligente), Dialogue (télémédecine) ou Hopper (prédiction de prix de voyages) sont devenues des leaders dans leurs domaines respectifs.

Ce maillage est cimenté par des organismes de soutien stratégiques. Montréal International joue un rôle crucial en attirant les investissements étrangers et les talents internationaux. L’organisme a d’ailleurs accompagné 47 projets d’investissements directs étrangers en IA depuis 2017, totalisant près d’un milliard de dollars et stimulant la création de milliers d’emplois. Cette synergie entre recherche fondamentale, ambition entrepreneuriale et soutien institutionnel est la véritable formule du succès montréalais, créant un cercle vertueux où l’innovation attire les capitaux, qui à leur tour financent de nouvelles innovations.

Lancer sa startup en IA au Québec : le guide de financement et de soutien

Le dynamisme de l’écosystème québécois de l’IA ne serait rien sans le carburant qui alimente son moteur : le financement. Lancer une entreprise en intelligence artificielle demande des capitaux importants, et le Québec a mis en place une structure de soutien robuste pour accompagner les entrepreneurs, de l’idée initiale à la croissance internationale. Cette structure combine fonds publics, capital de risque privé et incitatifs fiscaux, créant un environnement particulièrement fertile pour l’innovation. Une analyse économique de PwC pour le Forum IA Québec révèle que 2,3 milliards de dollars ont été investis entre 2017 et 2021, dont 1,5 milliard provenant du capital de risque.

Pour une jeune pousse, plusieurs portes d’entrée existent. Des organismes comme IVADO (Institut de valorisation des données) et les Regroupements sectoriels de recherche industrielle (RSRI) lancent des appels à projets collaboratifs, offrant un premier levier financier. Pour les entreprises plus matures, des fonds d’investissement spécialisés comme Telegraph I ou des supergrappes d’innovation comme Scale AI, dédiée à la chaîne d’approvisionnement, proposent des investissements substantiels. Scale AI, par exemple, co-investit avec le secteur privé pour accélérer l’adoption de l’IA dans l’industrie canadienne.

Au-delà du financement direct, le Québec se distingue par ses généreux crédits d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). Ce programme permet aux entreprises de récupérer une part significative de leurs dépenses en R&D, réduisant considérablement le risque financier lié à l’innovation. Enfin, des accélérateurs comme Next AI ou le Centech offrent un encadrement crucial : mentorat, accès à des réseaux et validation du modèle d’affaires. Comme le résume Julien Billot, PDG de Scale AI, cette mobilisation dépasse la simple injection de capitaux.

Au-delà de l’argent investi, nous sommes avant tout des acteurs engagés dans une mission commune : Bâtir une économie propulsée par l’intelligence artificielle.

– Julien Billot, annonce gouvernementale de septembre 2025

Cette approche concertée transforme une idée prometteuse en une entreprise viable, capable de compétitionner sur la scène mondiale.

L’IA va-t-elle voler votre job ? Les vrais impacts sur le marché du travail québécois

La question de l’impact de l’IA sur l’emploi est sans doute celle qui suscite le plus de craintes. Le discours dominant oscille souvent entre la promesse d’un monde sans travail et la peur d’un chômage de masse. La réalité, comme le montrent les premières données, est beaucoup plus nuancée. Plutôt qu’une simple destruction d’emplois, nous assistons à une profonde transformation des tâches et des compétences. L’IA agit moins comme un remplaçant que comme un collaborateur, automatisant les aspects répétitifs et à faible valeur ajoutée pour permettre aux humains de se concentrer sur la créativité, la stratégie et l’interaction complexe.

Employés québécois collaborant avec des outils d'IA dans un bureau moderne de Montréal

Une étude récente de Statistique Canada est particulièrement éclairante à ce sujet. Elle révèle que si plus de 60 % des travailleurs canadiens occupent des emplois à forte exposition à l’IA, une écrasante majorité des entreprises (89,4 %) n’ont signalé aucun changement d’effectifs directement lié à son adoption. Cela suggère que l’intégration de l’IA se fait par augmentation de la productivité et réallocation des tâches, et non par suppression nette de postes. Bien sûr, certains secteurs sont plus touchés que d’autres, mais cela ouvre la voie à de nouvelles opportunités.

Cette transition crée une demande pour de nouveaux profils. Des métiers qui n’existaient pas il y a cinq ans, comme l’ingénieur en prompts (spécialiste de la communication avec les IA génératives), le formateur d’IA ou l’éthicien en intelligence artificielle, sont aujourd’hui en plein essor. Le défi pour le marché du travail québécois n’est donc pas de résister à la vague, mais de l’accompagner par la formation continue et l’adaptation des compétences. Le tableau ci-dessous illustre comment différents secteurs clés au Québec vivent cette transformation.

Secteurs québécois face à l’IA : risques vs opportunités
Secteur Niveau d’adoption IA Impact sur l’emploi Nouvelles opportunités
Services professionnels 31,7% Transformation des tâches Ingénieurs en prompt, formateurs IA
Finance et assurances 30,6% Automatisation partielle Analystes IA, éthiciens
Information et culture 35,6% Augmentation productivité Créateurs de contenu IA
Manufacturier 12,2% Réallocation des tâches Superviseurs de systèmes

L’IA est déjà dans votre vie : 10 exemples surprenants au Québec

L’intelligence artificielle peut sembler être une technologie lointaine, réservée aux laboratoires de recherche et aux géants du web. Pourtant, elle est déjà profondément intégrée dans le quotidien des Québécois, souvent de manière invisible. Chaque jour, des millions de décisions sont assistées ou entièrement prises par des algorithmes, améliorant l’efficacité des services que nous utilisons. Loin de la science-fiction, l’IA est un outil pragmatique qui optimise, prédit et personnalise notre environnement.

Les services publics sont en première ligne de cette adoption. Hydro-Québec, par exemple, utilise des modèles d’apprentissage automatique pour analyser les données météorologiques et l’état de son réseau afin de prédire les pannes potentielles lors d’événements climatiques extrêmes comme les tempêtes de verglas. Cela permet de positionner les équipes de maintenance de manière préventive et de réduire les délais d’intervention. De son côté, le ministère des Transports du Québec (MTQ) déploie l’IA pour optimiser la gestion du trafic en temps réel sur les grands axes et les ponts, fluidifiant les déplacements de milliers d’automobilistes. Même Revenu Québec s’appuie sur l’IA pour analyser les déclarations de revenus et cibler plus efficacement les contrôles fiscaux, luttant ainsi contre la fraude.

Le secteur privé n’est pas en reste, et les applications touchent directement le consommateur. Lorsque vous naviguez sur le site de la SAQ, les suggestions de produits via SAQ Inspire sont générées par une IA qui analyse votre historique d’achats. Dans les supermarchés IGA ou Metro, des algorithmes optimisent la gestion des stocks pour s’assurer que vos produits préférés sont toujours sur les tablettes. Votre institution financière, comme Desjardins, utilise l’IA pour détecter en une fraction de seconde des transactions potentiellement frauduleuses sur votre carte. Enfin, des services essentiels comme la STM à Montréal l’utilisent pour prévoir les affluences et optimiser les horaires, tandis que le CHUM s’en sert comme outil d’aide au diagnostic en imagerie médicale, permettant aux radiologues de détecter des anomalies avec plus de précision.

Biais, surveillance, discrimination : le côté sombre de l’IA et comment le Québec tente de le réguler

L’enthousiasme pour l’intelligence artificielle ne doit pas occulter ses risques potentiels. Une technologie aussi puissante, si elle est mal conçue ou mal encadrée, peut engendrer ou amplifier des problèmes sociaux graves. Le premier risque est celui des biais algorithmiques. Une IA entraînée sur des données historiques qui reflètent des préjugés sociétaux (racisme, sexisme) ne fera que les reproduire, voire les amplifier, dans ses décisions. Un algorithme de recrutement pourrait ainsi systématiquement écarter les CV de femmes pour des postes techniques, non pas par malveillance, mais parce qu’il a « appris » des schémas discriminatoires du passé.

Un autre enjeu majeur est celui de la surveillance et de la perte d’autonomie. L’utilisation de l’IA dans la prise de décision automatisée, que ce soit pour l’octroi d’un prêt, l’admission dans une université ou même une évaluation de performance au travail, soulève des questions de transparence et de redevabilité. Si une décision entièrement automatisée a un impact négatif sur la vie d’un citoyen, comment peut-il la contester ? Qui est responsable : le programmeur, l’entreprise qui utilise l’IA ou l’algorithme lui-même ?

Conscient de ces défis, le Québec a été l’un des premiers territoires en Amérique du Nord à se doter d’un cadre législatif moderne pour y répondre. La Loi 25 (Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels) est au cœur de cette réponse. Elle introduit des droits fondamentaux pour les citoyens face à l’automatisation. Comme le souligne le Conseil de l’innovation du Québec, cette loi est un rempart crucial contre l’opacité.

La Loi 25 donne aux citoyens québécois le droit à l’information et le droit de faire réviser toute décision entièrement automatisée les concernant.

– Conseil de l’innovation du Québec, Rapport Prêt pour l’IA, janvier 2024

Ce cadre oblige les entreprises à être transparentes sur leur utilisation de l’IA et offre un recours aux individus. Il positionne le Québec non seulement comme un leader en innovation, mais aussi comme un précurseur en matière de gouvernance éthique de l’IA, un atout de plus en plus différenciateur sur la scène mondiale.

Vos données sont-elles vraiment en sécurité ? Le guide pour une stratégie de sauvegarde à l’épreuve des rançongiciels

L’essor de l’intelligence artificielle est indissociable de la collecte et du traitement de quantités massives de données. Cette dépendance croissante aux données crée une vulnérabilité majeure pour les entreprises et les citoyens : la cybersécurité. Alors que les outils d’IA peuvent aider à détecter des menaces, ils peuvent aussi être utilisés par des acteurs malveillants pour créer des attaques plus sophistiquées, notamment des rançongiciels. Paradoxalement, l’adoption encore timide de l’IA pour la défense expose de nombreuses organisations. Une analyse de Statistique Canada révèle que seulement 12,2 % des entreprises canadiennes avaient adopté l’IA en 2025, laissant une grande partie du tissu économique plus vulnérable.

Centre de données sécurisé avec représentation abstraite de la protection par IA

Face à la menace constante des rançongiciels, qui peuvent paralyser une entreprise en chiffrant ses données vitales, une simple protection périmétrique (comme un pare-feu) ne suffit plus. La résilience repose sur une stratégie de sauvegarde robuste et intelligente. Le principe fondamental est de considérer qu’une intrusion est non pas une possibilité, mais une quasi-certitude. La question n’est plus « comment empêcher l’attaque ? » mais « comment se remettre en marche le plus vite possible après l’attaque avec une perte de données minimale ? ».

La référence en la matière est la règle du 3-2-1. Elle consiste à conserver au moins trois copies de vos données importantes, sur deux types de supports différents (par exemple, un disque dur local et un service infonuagique), avec une de ces copies stockée hors site (géographiquement séparée). Cette dernière copie « déconnectée » est votre assurance-vie : même si un rançongiciel infecte votre réseau principal et vos sauvegardes connectées, cette copie externe reste inaccessible et intègre. C’est la clé pour pouvoir restaurer vos systèmes sans avoir à payer de rançon. Mettre en place une telle stratégie demande de la rigueur et une planification sérieuse.

Plan d’action : Votre audit de stratégie de sauvegarde

  1. Points de contact : Listez tous les appareils et services où vos données critiques sont créées ou stockées (ordinateurs, serveurs, téléphones, services cloud).
  2. Collecte : Inventoriez vos systèmes de sauvegarde actuels. Avez-vous une copie locale ? Une copie dans le cloud ? Sont-elles automatisées ?
  3. Cohérence (Règle 3-2-1) : Confrontez votre inventaire à la règle du 3-2-1. Avez-vous bien trois copies ? Sur deux supports ? Dont une hors site ?
  4. Mémorabilité/Isolation : Vérifiez si votre copie hors site est bien « immuable » ou « air-gapped » (déconnectée), la protégeant d’une attaque sur votre réseau principal.
  5. Plan d’intégration : Identifiez les « trous » dans votre stratégie et planifiez des actions concrètes (ex: « Configurer une sauvegarde cloud hebdomadaire », « Acheter un disque dur externe pour une copie mensuelle hors site »).

L’IA qui invente des médicaments : la nouvelle arme des biotechs de Montréal

Si l’IA transforme des secteurs comme la finance ou le commerce de détail, l’un de ses impacts les plus profonds et prometteurs se situe dans le domaine des sciences de la vie. La découverte de nouveaux médicaments est un processus traditionnellement long, coûteux et hasardeux, prenant souvent plus d’une décennie et coûtant des milliards. L’IA est en train de révolutionner ce paradigme en accélérant drastiquement la phase de recherche et développement. Et, une fois de plus, l’écosystème montréalais est à l’avant-garde de cette révolution, en combinant son expertise en apprentissage profond et son pôle d’excellence en recherche biomédicale.

L’IA peut analyser des bibliothèques de millions de molécules en quelques heures pour identifier les candidats les plus prometteurs pour traiter une maladie spécifique, une tâche qui prendrait des années à des équipes de chercheurs. Elle peut également prédire les propriétés d’une molécule (toxicité, efficacité) avant même sa synthèse en laboratoire, réduisant les échecs coûteux. Cette capacité à naviguer dans une complexité biologique immense est une aubaine pour le secteur des biotechnologies.

La « success story » de Valence Discovery est emblématique de ce potentiel. Cette startup montréalaise, issue de l’écosystème Mila, a développé une plateforme d’IA spécialisée dans la conception de nouvelles molécules. Son succès a été tel qu’elle a été rachetée par la société américaine Recursion Pharmaceuticals, un géant de la « biotech numérique ». Cette acquisition illustre parfaitement la synergie québécoise : une innovation de pointe née de la recherche fondamentale, développée au sein d’un incubateur (l’IRIC de l’Université de Montréal) et qui atteint une reconnaissance mondiale. Cette effervescence se traduit aussi en propriété intellectuelle : le Forum IA Québec et PwC ont rapporté que 42 brevets liés à l’IA ont été déposés par l’écosystème depuis 2017, consolidant l’avance du Québec.

L’IA ne remplace pas les chercheurs, mais leur fournit un « super-cerveau » capable de traiter des données à une échelle inimaginable. C’est une nouvelle arme dans l’arsenal thérapeutique qui pourrait mener à la découverte plus rapide de traitements pour des maladies aujourd’hui incurables.

À retenir

  • Le succès du Québec en IA repose sur un écosystème unique qui connecte recherche fondamentale (Mila), financement stratégique et tissu entrepreneurial dynamique.
  • L’impact de l’IA sur le marché du travail est une transformation des compétences et une augmentation de la productivité plutôt qu’une destruction massive d’emplois.
  • Le cadre réglementaire québécois, notamment la Loi 25, positionne la province comme un leader en matière de gouvernance éthique et de protection des citoyens face à l’automatisation.

Québec 2.0 : comprendre la transformation numérique qui change nos vies, notre travail et notre société

Au terme de cette analyse, une conclusion s’impose : l’intelligence artificielle n’est pas une simple technologie de plus dans l’arsenal du Québec. Elle agit comme un catalyseur transversal, une force qui accélère la transformation numérique de l’ensemble de la société. Son potentiel réside dans sa capacité à s’appliquer à tous les secteurs, de l’agriculture de précision dans les régions à l’optimisation des réseaux énergétiques, en passant par la personnalisation des services culturels. Comme le souligne Stéphane Paquet, PDG de Montréal International, c’est cette universalité qui en fait un levier de croissance économique majeur.

Cette transformation ne se limite pas à l’économie. L’IA est en train de devenir une réponse stratégique aux grands défis sociétaux auxquels le Québec est confronté. Face au vieillissement de la population, elle ouvre la voie à des solutions de suivi à domicile et d’assistance. Pour relever le défi de la transition énergétique, elle est essentielle à la gestion des réseaux électriques intelligents. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, elle permet d’automatiser certaines tâches pour libérer les employés vers des missions à plus haute valeur ajoutée. Le tableau suivant synthétise la manière dont l’IA est mobilisée pour adresser ces enjeux clés.

Le tableau ci-dessous, tiré d’un rapport du Conseil de l’innovation du Québec, met en lumière la manière dont la province aligne sa stratégie IA avec ses défis structurels, comme le montre une analyse comparative récente.

Le Québec face aux défis de l’IA
Défi québécois Solution IA proposée État d’avancement
Vieillissement population Robots d’assistance, suivi à domicile Projets pilotes en cours
Occupation du territoire Agriculture de précision Déploiement actif
Transition énergétique Optimisation réseaux intelligents Hydro-Québec leader
Pénurie main-d’œuvre Automatisation ciblée Adoption croissante
Francophonie numérique Modèles NLP français Position de leader mondial

Comprendre l’IA au Québec, c’est donc bien plus que de connaître les derniers gadgets technologiques. C’est saisir les contours d’une nouvelle société en construction, une société qui cherche à allier innovation de pointe, prospérité économique et cadre éthique robuste. Le chemin est encore long et les défis nombreux, mais les fondations du Québec 2.0 sont solidement posées.

Pour mettre en pratique cette compréhension, l’étape suivante consiste à évaluer comment l’intelligence artificielle peut concrètement s’appliquer à votre secteur d’activité ou à vos projets, en explorant les ressources et les programmes de soutien disponibles au Québec.

Questions fréquentes sur l’intelligence artificielle au Québec

Puis-je refuser qu’une décision me concernant soit prise uniquement par une IA?

Oui, la Loi 25 vous donne le droit de demander une révision humaine de toute décision entièrement automatisée.

Comment savoir si une entreprise utilise l’IA pour traiter mes données?

Les entreprises doivent vous informer si elles utilisent des systèmes automatisés pour prendre des décisions vous concernant.

Vers qui me tourner en cas de discrimination par une IA?

Contactez la Commission d’accès à l’information du Québec ou la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Rédigé par Elliot Gagnon, Elliot Gagnon est un stratège en transformation numérique cumulant 15 ans d'expérience au sein de l'écosystème technologique montréalais. Son expertise principale réside dans l'application de l'IA et de la blockchain pour créer de nouveaux modèles d'affaires pour les PME.