Publié le 11 mars 2024

La véritable accessibilité de nos villes ne se mesure pas au nombre d’ascenseurs, mais à la fluidité et la dignité de l’expérience de mobilité complète, du départ à l’arrivée.

  • Le défi majeur est de passer d’une logique de « rustines » (ajouts ponctuels) à un design systémique qui anticipe les obstacles physiques, cognitifs et sociaux.
  • Les solutions les plus innovantes se trouvent dans l’intégration des technologies, la prise en compte des barrières invisibles (comme l’anxiété) et l’inspiration des meilleures pratiques canadiennes.

Recommandation : Pour agir concrètement, il faut commencer par évaluer la « chaîne de déplacement » dans son intégralité, en y incluant les défis spécifiques comme les conditions hivernales ou l’intégration du transport adapté.

Observer nos villes québécoises, c’est voir une mosaïque de mouvements : un cycliste qui file sur une piste du REV, une famille qui se dirige vers une station de métro, un travailleur qui déverrouille une voiture Communauto. Pourtant, pour une part significative de la population, ce tableau est incomplet. Un parent avec une poussette bloqué devant un tourniquet, une personne aînée qui renonce face à un escalier ou un usager en fauteuil roulant qui planifie son trajet comme une expédition militaire sont autant de rappels que la fluidité n’est pas universelle. Le débat sur la mobilité accessible se résume trop souvent à un décompte d’infrastructures : combien de rampes, combien d’ascenseurs ? Ces éléments sont essentiels, mais ils ne sont que la partie visible d’un enjeu bien plus profond.

La conversation stagne souvent sur des solutions partielles, sans embrasser la complexité de l’expérience humaine. On célèbre l’ajout d’un ascenseur dans une station sans toujours questionner l’état du trottoir pour y accéder en plein hiver. On lance des applications mobiles performantes en oubliant qu’elles peuvent devenir une source de stress pour certains. Et si la véritable révolution n’était pas seulement dans le béton, mais dans la manière de penser ? Si la clé était de concevoir une chaîne de déplacement ininterrompue, une expérience digne et sans friction, qui anticipe autant les obstacles physiques que les barrières invisibles de l’anxiété ou de la surcharge cognitive ? C’est cette vision, celle du design universel appliqué à l’échelle d’un système, que nous devons adopter.

Cet article propose une feuille de route pour les urbanistes, les élus et les citoyens engagés qui veulent passer de la réparation à la vision. Nous explorerons les véritables dimensions de l’accessibilité, nous apprendrons à évaluer nos propres quartiers avec un œil critique, et nous découvrirons les innovations et les leçons qui peuvent transformer nos villes en espaces de mobilité pour tous, sans exception.

Pour vous guider dans cette réflexion, voici un aperçu des thèmes que nous aborderons, conçus pour construire une compréhension complète et actionnable de la mobilité inclusive au Québec.

Plus qu’une rampe : les 7 dimensions de l’accessibilité universelle dans les transports

Réduire l’accessibilité à la seule présence d’une rampe ou d’un ascenseur, c’est comme juger un livre à sa couverture. Le design universel nous invite à considérer sept dimensions indissociables pour une expérience réellement inclusive : utilisable par tous, flexible, simple et intuitive, perceptible, tolérante à l’erreur, nécessitant un effort physique minimal et disposant d’espaces suffisants pour l’approche et l’utilisation. Penser en ces termes révèle immédiatement la complexité du défi, surtout face à un déficit de maintien des infrastructures existantes. Une étude récente chiffrait ce déficit à près de 20 milliards de dollars pour les chaussées québécoises et 6 milliards pour la STM seule.

Face à un tel constat, investir intelligemment devient un impératif. Plutôt que de simplement ajouter des éléments, il faut penser l’écosystème. L’accessibilité doit être une préoccupation constante, 365 jours par an. Au Québec, l’hiver est le test ultime de la robustesse de notre chaîne de déplacement. Un trottoir non déneigé, une signalisation podotactile cachée sous la glace ou une porte automatique gelée suffisent à rompre cette chaîne et à isoler une personne. L’accessibilité n’est pas un état statique, mais une performance dynamique qui doit être maintenue face aux aléas climatiques, techniques et humains. C’est un service, pas seulement une infrastructure.

Pour passer du concept à la pratique, l’évaluation sur le terrain est fondamentale. Une approche pragmatique consiste à se mettre dans la peau des usagers les plus vulnérables et à auditer les points critiques, notamment durant les périodes les plus difficiles comme l’hiver.

Votre plan d’action : auditer l’accessibilité hivernale des transports

  1. Points de contact : Lister tous les points de passage (arrêts de bus, accès métro, quais) et évaluer le déneigement des quais et débarcadères dans les 4 heures suivant une chute de neige.
  2. Collecte d’informations : Inventorier la signalisation podotactile et vérifier sa visibilité et son efficacité sous une fine couche de neige ou de glace.
  3. Tests de cohérence : Confronter la promesse d’accessibilité à la réalité en testant l’ouverture des portes automatiques et le fonctionnement des ascenseurs par temps de gel extrême.
  4. Mesure et émotion : Mesurer la largeur réelle des corridors piétonniers déneigés (minimum 1,5 m) et évaluer l’éclairage des zones d’embarquement en soirée pour juger du sentiment de sécurité.
  5. Plan d’intégration : Documenter l’état des rampes d’accès, leur traitement antidérapant, et prioriser les actions correctives pour combler les « trous » dans la chaîne de déplacement.

Votre station de métro est-elle vraiment accessible ? Le guide d’évaluation citoyenne

La Société de transport de Montréal (STM) poursuit ses efforts et indique que 30 stations sur 68 sont universellement accessibles en 2024. C’est un progrès notable. Mais derrière ce chiffre se cache une réalité plus nuancée. Une station peut être « accessible » sur le papier, mais présenter sur le terrain une multitude de micro-obstacles qui brisent la fluidité du parcours. L’accessibilité ne se décrète pas, elle se vit. C’est pourquoi l’implication citoyenne est un levier de changement si puissant. Chaque usager, avec un peu de méthode, peut devenir un évaluateur expert de son environnement.

L’évaluation citoyenne consiste à parcourir une station en se posant les bonnes questions. L’ascenseur est-il facile à trouver ? La signalétique est-elle claire, même pour une personne qui ne connaît pas les lieux ou qui a une déficience visuelle ? Les valideurs de titres de transport sont-ils à une hauteur convenable pour une personne en fauteuil ? La largeur des portillons permet-elle le passage d’une poussette double ? C’est en adoptant cette posture active que l’on peut identifier les failles de la chaîne de déplacement.

Personne en fauteuil roulant évaluant l'accessibilité d'une station de métro avec une checklist

Au-delà de l’infrastructure, l’autonomisation des personnes est une autre facette de l’accessibilité. Savoir qu’un lieu est physiquement accessible ne suffit pas si l’on n’a pas la confiance nécessaire pour s’y aventurer. Des initiatives comme le programme Mobilité inclusive de la STM sont exemplaires à cet égard, car elles s’attaquent à la barrière de l’appréhension et renforcent le pouvoir d’agir des individus.

Étude de cas : Le programme Mobilité inclusive de la STM

Ce programme d’apprentissage gratuit est un parfait exemple d’une approche humaine de l’accessibilité. Il ne se contente pas de rendre les infrastructures disponibles, il donne les clés pour se les approprier. En offrant des modules théoriques et des entraînements individuels pour pratiquer des trajets réels, la STM aide les personnes avec des limitations fonctionnelles à gagner en autonomie, confiance et sécurité. Ce programme reconnaît que la mobilité est une compétence qui se développe et que l’accompagnement est aussi crucial que le béton pour garantir un accès réel et digne au transport collectif, que ce soit en bus, métro, train ou avec le REM.

Anxiété dans le métro, foule oppressante : ces obstacles invisibles qui freinent la mobilité

Sans transport adapté accessible, impossible de travailler, d’étudier, de se soigner ou de participer à la vie communautaire. L’inclusion sans mobilité n’est qu’un concept.

– Michel Gaudet, Président de la COPHAN

La vision de l’architecte se heurte souvent à une réalité que les plans ne montrent pas : les obstacles invisibles. Pour de nombreuses personnes, les barrières à la mobilité ne sont pas physiques, mais cognitives, sensorielles ou psychologiques. Une station de métro bruyante et surpeuplée peut être une source d’anxiété paralysante pour une personne autiste ou souffrant d’agoraphobie. Un réseau de correspondances complexe peut représenter une charge cognitive insurmontable pour une personne avec une déficience intellectuelle ou un aîné désorienté. Ces barrières sont tout aussi réelles et invalidantes qu’un escalier.

Penser en termes de design universel, c’est intégrer ces facteurs dès la conception. Comment ? En travaillant sur la clarté et la simplicité. Une signalétique efficace, utilisant des contrastes élevés, des pictogrammes universels et un codage couleur logique, peut drastiquement réduire le stress de l’orientation. La STM, par exemple, a commencé à déployer un système de lettres (A, B) pour simplifier le repérage dans les stations complexes. De même, la formation du personnel de première ligne est cruciale. Un employé capable de reconnaître les signes d’une crise de panique et d’intervenir avec calme et empathie transforme une expérience potentiellement traumatisante en un simple incident.

La technologie peut aussi jouer un rôle apaisant. Des applications comme Chrono ou Transit, en fournissant des informations en temps réel sur le taux d’occupation des bus ou des voitures de métro, permettent aux usagers d’éviter les foules et de planifier leurs déplacements durant les périodes plus calmes. Donner le contrôle à l’usager, c’est lui donner le pouvoir de moduler son environnement en fonction de sa propre sensibilité, une facette essentielle de la dignité de déplacement.

Accessibilité des transports : ce que Montréal peut apprendre de Toronto et Vancouver

Le Québec ne réinvente pas la roue seul. Partout au Canada, les grandes métropoles font face à des défis similaires en matière de mobilité inclusive. Observer les approches de villes comme Toronto et Vancouver offre des perspectives précieuses, non pas pour copier-coller des solutions, mais pour s’inspirer et adapter les meilleures idées à notre contexte. Une comparaison des investissements et des stratégies révèle des philosophies différentes.

Bien que les montants investis soient significatifs dans chaque métropole, la véritable leçon se situe dans les priorités et les particularités de chaque réseau. Toronto, par exemple, a fait de l’intégration de son service de transport adapté, Wheel-Trans, une priorité stratégique, en l’intégrant directement dans ses outils de planification numérique. Vancouver, via TransLink, met l’accent sur la fiabilité et la fréquence du service sur un vaste territoire, reconnaissant que la prévisibilité est un facteur clé de confiance pour tous les usagers, y compris ceux à mobilité réduite. L’objectif n’est pas seulement de rendre le transport *accessible*, mais aussi *fiable* et *attrayant*.

Le tableau suivant, basé sur des données publiques, met en lumière ces différentes approches, montrant que si les investissements sont une condition nécessaire, c’est bien la vision stratégique qui fait la différence, comme le montre une analyse comparative récente.

Comparaison des investissements en transport collectif 2024
Ville/Province Investissement annuel Focus principal Particularités
Québec 722 M$ (2023-2024) Relance du transport collectif et accessibilité Diversification pour personnes à mobilité réduite
Toronto (TTC) 2,2 G$ (2024) Wheel-Trans et accessibilité stations Intégration transport adapté dans app principale
Vancouver (TransLink) 1,8 G$ (2024) Fiabilité et fréquence du service 99% du parc de bus accessible

Ce qui ressort, c’est l’importance d’une vision intégrée. Le succès de nos voisins nous enseigne que la prochaine étape pour le Québec est de briser les silos entre le transport régulier et le transport adapté, et de les concevoir comme les deux facettes d’un seul et même service public de mobilité.

La technologie au service de l’autonomie : ces innovations qui révolutionnent les déplacements

La technologie n’est pas une solution miracle, mais elle est un formidable catalyseur d’autonomie lorsqu’elle est conçue avec l’humain au centre. Les innovations actuelles ouvrent des possibilités inédites pour fluidifier la chaîne de déplacement. On pense bien sûr aux applications de planification de trajet, mais le potentiel est bien plus vaste. Des systèmes de guidage intérieur par balises Bluetooth (beacons) pour les personnes aveugles, des annonces sonores et visuelles synchronisées en temps réel, ou encore des interfaces de paiement sans contact à hauteur variable sont autant d’exemples de technologies qui, bien intégrées, peuvent effacer des obstacles majeurs.

L’appétit du public pour des solutions de mobilité flexibles et durables est indéniable. Le succès de Communauto, qui compte plus de 150 000 utilisateurs pour 5 000 véhicules, et la croissance de la mobilité active et collective à Montréal, qui a vu une hausse de 71% de son utilisation depuis 2018, le prouvent. Les citoyens sont prêts à changer leurs habitudes si on leur offre des alternatives pratiques et efficaces. La technologie est le liant qui peut rendre cet écosystème d’options (transport en commun, vélo-partage, autopartage, etc.) simple et accessible à tous.

Le défi, cependant, est de ne pas créer une nouvelle fracture numérique. Une solution technologique inclusive doit proposer plusieurs modes d’interaction (vocale, textuelle, visuelle), être compatible avec les technologies d’assistance (lecteurs d’écran) et, surtout, ne pas être la seule porte d’entrée. L’option d’une interaction humaine ou d’un support physique (guichet, carte, signalétique claire) doit toujours exister. La meilleure technologie est celle qui se fait oublier, qui habilite l’usager sans lui imposer une charge cognitive supplémentaire. C’est un outil au service de la dignité de déplacement, pas une fin en soi.

Handicap et emploi au Québec : les obstacles et les solutions pour une vraie inclusion

La question de la mobilité accessible n’est pas un simple enjeu de confort ou de commodité. C’est un pilier fondamental de l’inclusion économique et sociale. Le lien entre la capacité à se déplacer de manière autonome et l’accès à l’emploi est direct, quantifiable et criant. Au Québec, la réalité des chiffres est un appel à l’action : selon les données les plus récentes, seulement 42% des personnes avec incapacité en âge de travailler ont un emploi, un taux bien inférieur à celui de la population générale.

Derrière cette statistique se cachent d’innombrables histoires de potentiel gaspillé. Un candidat brillant qui refuse une offre d’emploi parce que le trajet implique une correspondance non accessible. Un employé talentueux contraint de limiter ses heures de travail pour correspondre aux horaires restrictifs du transport adapté. Un entrepreneur qui ne peut pas se rendre à des rendez-vous clients. La non-accessibilité des transports agit comme un frein systémique à la participation économique, créant un cercle vicieux de dépendance et d’exclusion.

Investir dans une mobilité véritablement inclusive, c’est donc réaliser un investissement social et économique des plus rentables. Chaque dollar dépensé pour rendre un réseau de transport plus accessible est un dollar qui favorise l’autonomie financière, augmente la base de travailleurs qualifiés disponibles pour les entreprises, et réduit les coûts sociaux liés à l’isolement. C’est un changement de paradigme : la mobilité accessible n’est pas une dépense, c’est un levier de prospérité collective. Les urbanistes et les élus ont la responsabilité de faire ce lien et de le défendre, car une ville qui permet à tous ses citoyens de travailler est une ville plus riche, plus juste et plus résiliente.

Si vous construisez des pistes, ils pédaleront : pourquoi le REV est une révolution pour la micromobilité

L’extraordinaire succès du Réseau express vélo (REV) à Montréal offre une leçon puissante et directement transposable à l’enjeu de l’accessibilité universelle : si vous construisez une infrastructure de haute qualité, sécuritaire et connectée, les usagers l’adopteront massivement. Le REV n’est pas juste une bande de peinture au sol ; c’est un réseau pensé comme un système, avec des pistes larges, protégées et déneigées, qui inspirent confiance et rendent le vélo accessible à un public bien plus large que les cyclistes chevronnés.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Sur certains axes, on a observé une augmentation de l’achalandage de plus de 34% après l’implantation du REV. Cette « demande induite » prouve un principe fondamental d’urbanisme : l’offre crée sa propre demande. Des gens qui n’auraient jamais envisagé de se déplacer à vélo le font maintenant parce qu’une option sécuritaire et pratique existe. Il en va exactement de même pour la mobilité des personnes avec des limitations fonctionnelles.

Aujourd’hui, de nombreuses personnes n’utilisent pas ou peu les transports en commun, non pas par choix, mais parce que le système actuel est perçu comme un parcours du combattant : peu fiable, stressant ou physiquement impossible. Imaginons maintenant un réseau de transport collectif conçu avec la même ambition que le REV : des cheminements continus et sans obstacles du domicile à la destination, une information claire et en temps réel, un service fiable et fréquent, et un personnel bienveillant. La demande pour une telle offre est latente et immense. En appliquant les leçons du REV à l’ensemble du système de mobilité, nous pouvons déclencher une révolution similaire et libérer le potentiel de déplacement de milliers de citoyens.

À retenir

  • La véritable accessibilité se mesure par la fluidité de la « chaîne de déplacement » complète, pas par des aménagements isolés.
  • Les obstacles « invisibles » (anxiété, charge cognitive) sont des barrières aussi réelles que les escaliers et doivent être adressés par le design.
  • Une vision systémique, qui intègre tous les modes de transport incluant le service adapté, est plus efficace que des solutions en silo.

MaaS au Canada : la révolution qui veut mettre toute votre mobilité dans une seule application

L’aboutissement logique de cette vision systémique porte un nom : MaaS, ou « Mobility as a Service ». Le concept est séduisant : une seule application pour planifier, réserver et payer tous ses déplacements, qu’ils se fassent en bus, en métro, en BIXI, en Communauto ou en transport adapté. C’est la promesse d’une expérience utilisateur unifiée, qui mettrait fin au jonglage entre différentes applications et cartes. Au Canada, plusieurs villes s’engagent sur cette voie, mais avec des niveaux d’intégration très variables.

Le Québec, avec des applications comme Chrono et Transit, a déjà posé les premières pierres d’un écosystème MaaS. Ces plateformes intègrent de nombreux services de mobilité collective et partagée. Cependant, comme le souligne une analyse de Jalon Montréal, elles butent sur l’obstacle ultime : l’intégration du transport adapté. Ce service, crucial pour de nombreux usagers, reste dans un silo, avec ses propres règles de réservation et son fonctionnement opaque. C’est l’échec principal de l’approche québécoise actuelle, qui trahit l’esprit même du MaaS : une mobilité véritablement pour tous.

L’exemple de Toronto montre qu’une autre voie est possible. Leur projet de MaaS intègre nativement le service Wheel-Trans, permettant aux usagers de planifier un trajet multimodal qui combine, par exemple, un segment en transport adapté et un autre en métro. C’est la démonstration qu’une intégration technique et opérationnelle est possible quand la volonté politique est là. Pour le Grand Montréal, le projet de l’ARTM est prometteur, mais son succès dépendra de sa capacité à relever ce défi de l’intégration complète.

Comparaison des plateformes MaaS au Canada
Plateforme Ville Modes intégrés Transport adapté
Chrono Montréal STM, STL, RTL, exo, BIXI, Communauto Non intégré
Transit App Multiple Transport collectif, vélo-partage, covoiturage Partiel
Cityway Toronto Toronto 12 agences incluant Wheel-Trans Intégré
ARTM (projet) Grand Montréal Tous modes durables prévus Intégration planifiée

La création d’un MaaS réellement universel est la prochaine frontière de la mobilité au Québec. C’est un projet complexe, mais qui porte en lui le potentiel de transformer radicalement l’autonomie et la qualité de vie de tous les citoyens. C’est l’incarnation technologique d’une ville qui ne laisse personne derrière.

Pour chaque urbaniste, chaque élu et chaque citoyen, l’étape suivante consiste à porter cette vision et à exiger une approche systémique. Il est temps de passer de la conversation sur les infrastructures à celle sur l’expérience, et de construire ensemble une mobilité qui soit enfin le reflet de nos valeurs d’inclusion et d’équité.

Questions fréquentes sur Repenser nos villes pour tous : les clés d’une mobilité vraiment accessible au Québec

Comment la STM forme-t-elle son personnel pour gérer les situations d’anxiété?

Le personnel de première ligne reçoit une formation spécifique sur la gestion des situations de crise liée à la santé mentale et l’accompagnement des personnes anxieuses.

Quels aménagements réduisent la charge cognitive dans les stations?

La nouvelle signalétique utilise des contrastes visuels, des pictogrammes clairs et un système de lettres A et B pour simplifier l’orientation et réduire le stress décisionnel.

Existe-t-il des moments moins anxiogènes pour voyager?

Les applications comme Chrono et Transit indiquent le taux d’occupation des véhicules en temps réel, permettant d’éviter les heures de pointe oppressantes.

Rédigé par Léa Tremblay, Léa Tremblay est une urbaniste spécialisée en mobilité durable, forte de 10 ans d'expérience dans l'analyse des politiques de transport pour des municipalités et des organismes parapublics au Québec. Elle se passionne pour la conception de systèmes de transport plus équitables et écologiques.